PLATE-FORMES
On peut démonter le regard en six opérations successives : la notation des contours , les seuls contours sont ceux donnés par la découpe du tableau ; la composition qui réunit les surfaces et articule les formes ; la réception des lumières ; la notation du support ; l’analyse des concepts et la mise en espace du tableau .
L’idée de la peinture comme histoire de voir, investit le tableau dans un rapport frontal, comme un instrument de cette narration. Une figuration qui n'est pas immédiatement visible ; fugitive , émergente ou noyée se dissout dans la fonction de la figure pour faire figure . La toile, ou le support en général pour le peintre, offre bien des façons de reflets, d’attractions ou de résistances. Comment dire s'ils proviennent d'un dedans ou d'un dehors . Les tableaux de Freddy Duriès peuvent être qualifiés de « réflexifs » tant au niveau du contenu mental ou abstrait qu’au niveau de la lumière qui nous fixe tout en donnant corps à la peinture. Il cherche à saisir et à produire un état précis, un effet de réflexion immatériel en s'appuyant sur le regard, la perception et le passage du sujet visible à l'objet visuel.
Le clair-obscur joue une fonction artistique opposant l’intérieur et l’extérieur, l'intangible et le matériel. Cela permet également d’augmenter la tension permanente de la forme vers l’informe, de figer les attitudes à un moment précis, de mettre en volume les formes et donner l’illusion du relief et de profondeur « à l'intérieur de la surface ». La lumière et l’ombre effleurent les figures, modèlent les choses, débordent les cadres. Elles contribuent à la stabilité équilibrée de l’ensemble tout en animant la surface .
Plate-forme 1 . Huile sur toile . 1 x 1,40 m . 2015
Galerie Saint Laurent ( Marseille )